[Espace culturel Albert-Camus à Bron]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT2880 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Espace culturel Albert-Camus. Guy Vanderaa, architecte ; 1988. Inauguration : 31 janvier 1989.
historique Concertée cette Zac ? Les officiels, dont Catherine Tasca, qui le 31 janvier 1989 vont inaugurer l'Espace Albert-Camus jugeront le terrain un peu désordre. Abords non terminés, parkings inachevés, programmation en suspens et vocation à définir ; la nouvelle salle de Bron part avec de sérieux handicaps. Encore faudra-t-il se féliciter de ce que le chauffage, l'électricité et le téléphone fonctionnent, ce qui n'était pas très exactement le cas lors de ce qu'on avait cru être une inauguration suivie d'une vraie mise en route. C'était en novembre 1988. A cette époque, avec Le Baladin du monde occidental, Bernadette Lafont dans le rôle la locomotive et en dépit des avaries évoquées, on le tenait pour lancé cet espace culturel mirifique et on l'aurait presqu'oublié si un petit carton n'était à nouveau venu nous parler d'inauguration. Il faut dire que par les temps qui courent, l'exercice se pratique énormément. Trente millions de francs d'investissements dont plus de la moitié à la charge de la ville de Bron, une architecture signée Guy Vanderaa qui fait ressembler la chose à une sorte de conglomérat de mammouths, un certain charme vu de loin, une froideur certaine dès les portes franchies : l'Espace Albert-Camus doit trouver son identité et ce ne sont pas les épisodes de l'automne qui l'y ont aidé. Des deux hommes des débuts il n'en reste aucun et leur mission de préfiguration a pour le moins été écourtée. Directeur artistique, Jean Sourbier a été physiquement vaincu par les problèmes techniques. Directeur administratif, Dominique Camard a, dans la foulée, rendu son tablier et rejoint son corps d'origine. A la tête du Conseil culturel communal, il ne pouvait plus diriger seul. Jusqu'au printemps, un endroit auquel il ne devait statutairement consacrer qu'un quart de temps. Du coup, Paul Ravel ex-adjoint à la Culture devenu maire de Bron à la démission d'André Sousi, s'est vu obligé de nommer plus tôt que prévu et sur un budget inexistant quelqu'un à la tête de l'Espace. Ce quelqu'un est Martine Chevalier, une dame qui huit années durant a fait ses preuves dans le cadre de "Villeurbanne en fête". Même si Jean-Jacques Queyranne n'est directement pour rien dans cette nomination, il est assez lumineux qu'à Bron on a souhaité faire plaisir à l'ancien premier adjoint de Villeurbanne aujourd'hui [en 1989] tête de liste PS pour les imminentes élections municipales. On a par la même occasion mis Martine Chevalier dans un sacré guêpier. Directrice sans en avoir officiellement le statut, elle a été chargée la veille de Noël d'établir une programmation de janvier à mars (!) en tenant les engagements pris par ces prédécesseurs. Elle l'a fait, et comme elle pense qu'une saison culturelle ne peut être bornée par des échéances politiques, elle avance, audacieusement, quelques pions en direction d'avril pour, le cas échéant, n'en] être pas réduite aux trois spectacles de patronage qui resteraient, alors sur le marché. A-t-elle au moins une mission, Martine Chevalier, une ligne directive pour mener à bien cette ouverture ? Si ce n'est que chaque Brondillant soit passé une fois à Albert-Camus d'ici à mars, son mandat est aussi réduit que les bureaux qui lui sont dévolus. A part les aquariums du guichet, nul n'a pensé semble-t-il qu'un lieu culturel vivait, grâce à un minimum de personnel. Et pour cause, l'Espace Albert-Camus n'a jamais été conçu pour être un lieu de spectacle. Certes, en 1979, Paul Ravel a bien commandé une étude de faisabilité en ce sens, certes la salle se révèle posséder, en 1989, 470 fauteuils, mais dans la décennie intermédiaire l'Espace Albert-Camus a été construit pour être centre de colloques. D'où quelques distorsions architecturales, d'où les couacs entendus en conseil municipal, d'où, enfin, l'absence le 31 janvier 1989 des élus de "Bron Renouveau socialiste" qui ont vu d'un mauvais oeil et la construction en les lieux et le 1,5 million de budget annuel nécessaire à un fonctionnement dont la nature reste encore à définir. Ne serait l'engouement constaté autour des salles dites "festives", prises d'assaut par tout ce que Bron compte comme associations, on en viendrait à douter de la réalité de l'endroit. [...] Source : "L'art d'occuper l'Espace" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 31 janvier 1989, p.31.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP00843A. Tirage(s) daté(s) d'après les négatifs.

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